vendredi 31 août 2012

De quel pays s’agit-il ?

« ...des professeurs confrontés régulièrement à la violence des élèves, mais aussi - et c'est peut-être encore plus traumatisant - à l'agressivité des
parents... »

« Nous avons créé - et c’est terrible pour un pays comme le nôtre - des conditions (pour les profs) qui vraiment conduisent au découragement. »

« Nous savons tous que les enseignants ne sont pas assez rémunérés...par rapport au service qu’ils rendent à la société. »

La langue de ces citations est le seul indice qui nous permet de deviner ce dont on parle, notamment la situation souvent difficile des enseignants en France. (La première citation est tirée d’un reportage d’Armelle Lévy sur RTL, la seconde et la troisième ont été prononcées par le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, sur cette même antenne.)

Car si je les traduisais en anglais, je pourrais faire croire à mes collègues (moi aussi je suis prof ) qu’il s’agissait des conditions de travail pénibles qui affligent non seulement les enseignants américains affectés dans les établissements dits « difficiles », mais aussi dans les écoles publiques des quartiers plus favorisés.

Donc ce n’est que nos langues qui nous séparent dans ce cas.  Nous avons parfois les mêmes expériences.


1 commentaire:

  1. Ce qui est tragique, c'est que le système s'est très nettement dégradé en une génération. Si je devais avoir des enfants, ils n'auraient jamais la même qualité d'enseignement que celle qui m'a été offerte dans le public. Et je doute fortement que le privé puisse prendre efficacement la relève: ce n'est vraiment pas le cas pour le moment.

    Les professeurs et instituteurs chevronnés qui ont été mes enseignants sont partis à la retraite depuis longtemps, et ont été remplacés par des jeunes souvent oisifs, peu concernés et de niveau de formation parfois discutable.

    Rien d'étonnant: on ne cesse de cracher sur les profs et d'expliquer qu'ils sont payés à ne rien faire. Comme leur rémunération baisse (en proportion) et que leur image sociale devient de plus en plus désastreuse, les bons professeurs potentiels se tournent vers des carrières d'ingénieur, de commercial (etc, etc) plutôt que vers un métier connoté sans avenir.

    On aura le futur qu'on mérite, et quelque part, tant pis pour nous.

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