Beaucoup de monde commente l’actualité sur les sites des journaux de
tous les pays du monde. (j’ai déjà commenté le caractère des réactions
que l'on trouve sur lefigaro.fr et d’autres journaux français :
http://relationsfranco-americaines.blogspot.com/2011_08_01_archive.html) Puisque l’anonymat de
l’internet permet le libre-échange et des idées et d’émotions, on remarque parfois de l’emportement dans les réactions des lecteurs, qu’il
s’agisse du New York Times ou du Parisien. Cela arrive à tout le monde.
Il y a pourtant des choses marquantes dans les commentaires laissés sur le site du journal espagnol réputé
El País. Dans un premier temps je dois remarquer que la charte
de participation de ce journal espagnol serait a priori moins stricte que
celle qui gouverne la plupart des journaux français. Cet exemple nous le montre : "Yo sabia que eras tonto, lo que no sabia
es que ademas eres marica."
(Je savais que tu étais nul,
j’ignorais que tu étais pédale aussi.) Ça va de soi qu’un tel
commentaire serait supprimé s’il s’agissait du Figaro, je pense.
Certes, on n’a pas à chercher longtemps pour trouver du sarcasme et du mépris sur lefigaro.fr. En réaction à l’article titré « Sarkozy se présente comme le candidat de la sécurité », des internautes ont écrit :
Candidat de la sécurité ?
Alors vivement qu'il soit élu !
Mais... ça ne fait pas 10 ans déjà qu'il est responsable de la
sécurité ? Ah d'accord, c'est comme pour le pouvoir d'achat et la
République irréprochable : c'est pour rire.
Quand on pense que le PS veut en revenir à la police de proximité dont on sait combien elleétait inefficace et couteuse.
J'ais (sic) eu l'occasion de la dénoncer , lors de plusoieurs (sic) réunions du comité local de prévention et de sécurité de ma ville.
Compte tenu qu’il y a sans doute eu des lecteurs français qui auraient tenté d'enregistrer des commentaires pareils à celui que j’ai tiré de El País, j’ai observé un ton chez les internautes de
El País
qui est quand même remarquable. C’est-à-dire ils adoptent presque tous un ton de désespoir et de
colère. Une colère qui correspond à un taux de chômage qui a atteint
23 % et pour les jeunes, 43 %. Une colère qui est compréhensible dans un
pays où un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Lisez ces commentaires :
"Todos sabemos que la economía española esta muy mal y no tiene pinta de
que se arregle pronto, si queréis ganaros algún dinero extra clic aquí:
http://goo.gl/hboLK Esto vale realmente la pena, no se pierde nada por intentarlo:
http://goo.gl/Cee1Q Y en esto también se puede ganar algún dinero:
http://goo.gl/6irt3".
Tout d’abord, je vous déconseille de cliquer sur les liens dans ce commentaire. Car en voici la traduction :
« Tout le monde sait que l’économie espagnole est en très mauvais état et
il ne me semble pas qu’elle se redresse bientôt. Si vous avez envie de
gagner un peu de fric cliquez ce lien : ... Ça vaut le coup, car on ne
peut rien perdre en se renseignant là-dessus. Essayez ce lien aussi :
... »
"este RAJOY era el que decia que nos iban a respetar,lo que dan son ganas de llorar"
Traduction : « C’était (le président) RAJOY qui justement promettait de nous faire respecter (à
Bruxelles, auprès des autorités européennes), ils (la BCE, la Commission européenne) ne font que nous faire
pleurer ».
No hay control solo destrucion (sic) de la economia de puestos de trabajo de
bienestarsocial,hay que preguntarse estos ppodridos (sic) tienen capacidad
para arreglar esta situacion????
« Il ne s’agit pas d’un « contrôle » (budgétaire), ce n’est rien que la
destruction de l’économie, des emplois, de bien-être social, il faut se
demander si ces pourris sont vraiment en mesure de régler la situation. »
Ces réactions sont semblables aux messages de détresse, jetés à la mer électronique par des naufragés de la zone euro.