vendredi 24 février 2012

Le Kiosque parisien

Le passage au tout numérique semble inéluctable.  Les avantages offerts par les iPad, etc. eux aussi semblent indéniables : à part les moult possibilités que ces appareils nous offrent pour nous divertir, ils nous permettent de lire n’importe quel journal, livre, ou magazine provenant de n’importe quel pays.  Le papier est mort, vive l’écran !

Donc qu’est-ce qui arrivera au kiosque ?  Son sort semble fort incertain.  Franchement je m’étonne que la version papier de mes journaux et magazines français préférés existe encore.  Mais Le Monde, Le Figaro, Le Nouvel Observateur et Le Point paraissent en kiosque tous les jours, ou toutes les semaines, selon le cas, et je m’en réjouis énormément.  La dernière fois que j’étais à Paris, c’était un très grand plaisir de me rendre chez le marchand des journaux du coin pour acheter Le Parisien, Le JDD, etc.  J’en sortais les bras pleins de journaux, en fait je n’avais pas le temps de les lire tous.

Mais c’est possible alors qu’un jour, le kiosque disparaisse des trottoirs de vos grandes villes. 

Et je m’en désole.  En fait je suis quasiment en deuil.  Pourquoi ?  Je pourrai toujours accéder à tout le contenu de mes journaux favoris sur iPad ou ordinateur.

C’est pour une simple raison.  Oui, si j’habitais dans l’Illinois, je pourrais néanmoins lire Le Point, ce n’est pas grave.  Sauf que l’expérience d’aller chez le marchand de journaux à Paris pour acheter un exemplaire tout neuf du dit magazine n’est possible qu’à Paris, forcément.  Cette expérience n’est donc pas reproductible.

Au fur et à mesure que le monde se rétrécit, nos expériences parfois s’appauvrissent...

jeudi 16 février 2012

La France : champ de bataille

La guerre de 1914-1918.  L’avancée des Allemands est arrêtée juste avant qu’ils n'atteignent Paris.  Mais ce n’est qu’une mince ligne de tranchées qui empêche la puissante armée allemande de passer.

L’héroïsme des poilus ainsi que l’aide des Anglais dénient la victoire aux allemands jusqu’aux arrivée des Américains en 1918.  Les alliés, au bout de leurs forces, réussissent enfin à vaincre l’Empire allemand.  La France est sauvée.

Les coûts à la France sont pourtant énormes : 1,5 millions de morts.  Aussi me dois-je de mentionner les soldats des autres pays que s’allièrent à la France : la Russie, la Serbie, l’Italie, etc.

(Je souhaite reconnaître les pertes considérables des fantassins allemands, bien que leur empereur voulût soumettre la France et l’Angleterre pour que la domination allemande pût s’instaurer en Europe.  Leur cause n’était pas juste, mais je n’arrive pas à les condamner.)

Il ne faut jamais parler de la Première guerre mondiale, ni d’une guerre quelconque, avec légèreté. L’horreur de la guerre ne peut être imaginée que par ceux qui en témoignent.  Donc on a de la chance que la paix règne actuellement en Europe.  Une autre guerre entre la France et l’Allemagne est aujourd'hui impensable : une situation à laquelle nos arrière-grands-parents n’auraient jamais cru.

Mais la France est entrée de nouveau en guerre.

Ce n’est pas une guerre aux armes, évidemment. Cette fois, il s'agit plutôt d'une guerre culturelle, dont les conséquences pourraient être graves, aussi graves que les suites d'une défaite militaire.  Car si la France perd cette guerre, son patrimoine culturel, déjà en voie de disparition, s’anéantira et avec lui tout espoir que les cultures indigènes du monde puissent résister au nouveau ennemi : la mondialisation.

Depuis 1945, la mondialisation de la cuisine, de l'architecture, des langues et des coutumes rongent nos vieilles habitudes.  Il était une fois, nous étions des artisans, des paysans, des ouvriers.  Maintenant nous ne sommes que des consommateurs. On ne savoure plus, on ne goûte plus ; on mange. Nous achetons, donc nous sommes.

Aux États-Unis, la guerre contre la mondialisation a déjà été perdue et personne là-bas ne s’en est même pas rendu compte.  Car c’est nous qui avons déclenché les forces mondialisatrices qui se sont ensuite propagées au monde entier : la restauration rapide, la télévision, l’internet, la production à grande échelle, pour faire une liste non exhaustive.  Nous n’avons pas de quoi nous inquiéter.

Alors, s’il s’agit de la guerre, où en sont les dégâts ? Les batailles, où se déroulent-elles ? S’il y a un ennemi, il faut le montrer du doigt du moins !

Vous n'avez qu'à regarder les images ci-dessous pour avoir vos réponses :

Toutes ces photos ont été prises en France métropolitaine.  Mais elles auraient pu être prises également dans l’Illinois, ou bien aux alentours de n’importe quelle grande agglomération urbaine, qu’elle se trouve en France, au Canada, en Grande Bretagne et j’ose croire même au Brésil ou en Inde.  Elles nous montrent la mondialisation triomphante, les forces d’occupation de la consommation, l’écrasante défaite de la culture indigène française.

C’est vrai que des batailles, voire de batailles importantes ont été perdues.  De belles terres gisent en dessous des parcs de stationnement.  Des dizaines de milliers de fromageries et de boucheries se sont fermées.  La jeune génération ignore ses propres traditions.  Mais la guerre ne s'est pas encore terminée. Il y a toujours de l’espoir que vous, mes bons amis français, puissent continuer à résister à cette vague mondialisatrice, fossoyeur de toute culture.

Prenez les armes, citoyens !