jeudi 20 décembre 2012

La banalisation des maux sociaux

Ici (à New York) on se vante d’une baisse de criminalité ces dernières années. Récemment il y a même eu un jour (le 26 novembre) sans crime violent - c’est du jamais vu.

Cette tendance s’est généralisée dans le pays entier - aux États-Unis le taux de criminalité est à son plus bas niveau depuis le début des années 70. 

À mon avis c’est un peu tôt pourtant pour s’en réjouir - il convient de prendre un peu de recul.  Avec un taux d’incarcération de 714 prisonniers pour 100 000 personnes (par rapport à 91 pour 100 000 en France), l’amélioration de criminalité qui est censée exister en Amérique est toute relative.  Aussi les fusillades qui s'y produisent régulièrement devraient nous rappeler que ça ne va pas tout à fait chez nous.

Le crime a pris une place permanente dans le quotidien des Américains, à un tel point que l’on n’en fait plus grand cas.  En revanche, malgré un taux de criminalité toujours croissant, j’observe que vous acceptez moins que le crime devienne une chose banale une France.  Les règlements de comptes à Marseille et les réseaux de cambrioleurs (partout dans l’Hexagone) font la une de vos magazines, tandis que des phénomènes pareils aux États-Unis ne susciteraient pas autant d’intérêt.

Il y a plusieurs façons d’expliquer ce phénomène :

1. La généralisation du crime et l’insécurité qui en résultent sont plus récentes en France qu’aux USA.

2. L’étendue des USA empêche la solidarité.  C’est-à-dire que si un délit criminel se déroule en Californie, ce délit restera quasiment inaperçu à New York.

3. Le problème revient justement au caractère des Américains. Un manque de solidarité nous laisse indifférents au sort de nos voisins.  La culture de l’individu a pignon sur rue en Amérique alors que « fraternité » figure dans la devise nationale de la France.

4. Rien ne se passe en France sans que vous ne vous en plaigniez.