mardi 20 mars 2012

Je me reconnais en lui



Il aurait qualifié son homologue espagnol, José Luis Zapatero, de ne pas être très intelligent.

Quant à moi, je me crois, de temps à autre, plus intelligent que ceux qui m’entourent, pour peu que mon avis soit justifié. Ça m’arrive et je n’en suis pas fier, voilà. Parfois c'est seulement la pudeur et le respect d'autrui qui m'empêchent de faire une bourde.  Je n’aurais jamais la hardiesse qu’il a eue.  Cela ne veut pas dire que je n’ai jamais eu les mêmes idées que lui vis-à-vis de certains interlocuteurs.

Il a prononcé la phrase malheureuse « Casse-toi pauv’con » à une personne qui a refusé de lui serrer la main. Ça, je ne l’aurais pas dit.  J’aurais plutôt baissé le regard, j’aurais rougi, sans rien dire.  J’aurais trop réfléchi aux conséquences de la franchise.  Sachez, pourtant, que les mots que j’aurais aimé dire auraient été à peu près les mêmes que les siens.

Plus récemment, lors d’une visite à un CFA à Lille, il a lancé : « J’aime bien ces jeunes, ils sont normaux, pas comme ceux de Sciences po ». Ce malgré la présence d’une dizaine de diplômés de cette prestigieuse école dans son équipe de campagne.  Cette citation m’a fait éclater de rire.  Puis l’honnêteté m’a ensuite obligé d’avouer que le désir de me faire aimer m’a fait, plus d’une fois, lâcher de pareilles bêtises.  J’ai eu de la chance de ne pas être candidat aux présidentielles, entouré de micros, et que les bêtises dont je parle aient été dites bien avant l’âge de l’internet.

Je ne le défends pas.  Je comprends votre déception, votre colère, voire votre mépris et votre haine.  J’estime d’ailleurs que les autres prétendants à la présidence, que l’on soit d’accord avec eux ou pas, aiment la France autant que lui (M. Hollande y compris) et sont, pour la plupart, sérieux.

Je n’ai parlé que de ses faiblesses et je n’en ai même pas fait une liste complète.  J’ai évité de parler de ses vertues, non pas parce que vous diriez qu’il n’en a pas, mais parce que les siennes et les miennes (si j’en ai) ne seraient pas les mêmes.  Il serait à la fois prétentieux et inutile de tenter de les comparer.  En outre, j’ai déjà évoqué trois points communs entre un particulier américain et le président de la République française.  Ça devrait suffire.


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