lundi 9 janvier 2012

Les Armes et la nation

L’Amérique est bien connue comme le pays des « cow-boys ».  Lorsqu’il faut régler un différend, nous sommes les premiers à recourir aux armes à feu.  Les statistiques le démontrent : 5,6 meurtres commis pour 100 000 habitants aux États-Unis contre seulement 1,7 en France.

On peut dire que les armes à feu font partie de notre identité nationale.  En voici des exemples.  Dans le
« Vieil ouest » de la légende on réglait les comptes avec des pistolets parce que les lois n’y existaient pas.  Passons ensuite aux pionniers du 19e siècle qui, souvent avec les seuls fusils à chasse, ont vaincu ou au moins ont fait fuir les Indiens.  Et au 20e siècle, nos mafias se battaient à tirs de mitrailleuses.

Or les armes jouent un rôle mythique dans l’histoire américaine.  Et je n’ai même pas encore fait état du deuxième amendement de la constitution américaine, qui quant à lui garantit à tout citoyen le droit de se doter d’une arme, que cette-dernière soit un pistolet de petit calibre ou bien un fusil de chasse.  Il y en a qui insistent sur une interprétation du second amendement qui donne le droit de porter des armes encore plus lourdes.

Du coup personne ne devrait s’étonner que le taux de criminalité aux USA reste très élevé par rapport à ceux des autres pays développés.  Et que beaucoup des délits soient commis moyennant une arme à feu.

Il existe quand même un fait curieux, notamment qu’en France (un pays où les armes à feu sont censées être mieux contrôlées qu’en Amérique) il y ait des zones de « non-droit », où même les forces d’ordre n’osent pas entrer.  Il y a quelques semaines un très bon article, « Je suis flic de banlieue », est paru dans Le Figaro Magazine.  Selon le reportage, dans quelques zones du « 9-3 », les policiers ne sont considérés que comme une bande comme les autres.  Les trafiquants de « stup » emploient des kalachnikovs.  Autant dire que ce à quoi la BAC départementale doit faire face, c’est la guérilla urbaine.

Or on peut facilement trouver des quartiers aux États-Unis, surtout dans les grandes villes (ou ce qui en reste, s’agissant de Detroit, dans le Michigan, ou Newark, dans le New Jersey) où même les habitants vous conseilleraient de ne pas tenter le hasard en y entrant. 

Il est également vrai que pendant les années 60 et 70, certains réseaux criminels américains disposaient des caches d’armes, dont des mitrailleuses et même pire.  Mais la situation actuelle en France, où les malfrats sont parfois mieux armés que la police, n’est plus celle que l’on trouve en Amérique.

Comment ça s’explique ?  D’abord, je sais très bien que, en matière de criminalité en France, il y a une explication pour la gauche et il y en a une pour la droite.  En tant qu’étranger j’hésite à prendre parti dans le débat. Et au fort risque de paraître esquiver la controverse tout à fait, je m’en tiendrai à une explication pour la présence de tant d’armes lourdes là où il ne devrait pas y en avoir - c’est-à-dire dans un pays comme la France où les lois sont censées les interdire.  La délinquance, je ne vais pas m’en mêler.

Il me semble que le problème, c’est que les frontières en Europe sont moins bien contrôlées qu’autrefois et en France, plus particulièrement, il y a tant de points d’entrée.  Est-ce possible que le laxisme judiciaire ait, lui aussi, contribué aux difficultés ?  Oui, ça se peut.  Cependant, il convient de noter que les prisons sont pleines à craquer et les armes ne cessent de traverser la frontière.  J’estime qu’il faut penser plus globalement pour s’attaquer aux racines du mal.  Pourrait-il être trop facile à se déplacer dans l’Europe des 27 ?

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