jeudi 28 juillet 2011

L’anglais: langue dominante et pour autant appauvrie

Quoi qu’anglophone, j’aimerais bien que le français devienne la langue commune mondiale.

Évidemment, ça ne va pas arriver.  Pour des raisons historiques, et en vue de certaines tendances culturelles dont tout le monde est bien conscient, c’est l’anglais qui, au fil du temps, a remplacé le français dans la diplomatie et le monde des affaires.

Cependant, il convient de noter qu’ à l’époque où le français était la langue partagée par les élites du vieux continent, et la pensée et la culture françaises étaient les plus influentes (entre 1700 et 1918), l’anglais, lui aussi, était en meilleur état qu’aujourd’hui.  Les auteurs anglais et américains employaient un vocabulaire plus riche, les hommes politiques des tournures plus poétiques. L’homme de la rue s’exprimait mieux, qu’il s’agisse de l’Angleterre ou de l’Amérique.  Les discours de notre président Lincoln font partie à juste titre de notre patrimoine littéraire. Ceux de nos présidents plus récents sont moins mémorables.

Or c’est fort possible que toutes les langues du monde se soient dégradées ces dernières décennies, au fur et à mesure que l’expression orale et écrite a perdu de l’importance. Mais l’anglais est un cas à part.  Il se peut qu’en réussissant à dominer, l’anglais se soit arraché de ses racines.  L’anglais, comme le français, a un terroir, et comme un aliment que l’on tente de recréer loin de son lieu d’origine, il n’a plus le même goût.


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