jeudi 18 juillet 2013

Barack Obama et François Hollande

Il ne semblerait pas y avoir beaucoup de traits communs entre nos présidents.  L’un représentait une vraie rupture dans la politique présidentielle américaine quand il fut élu en 2008.  Fils d’un Kenyan et une mère blanche, Obama était le symbole par excellence de la nouvelle Amérique : métissée, ouverte, mondialisée.  Là où son prédécesseur divisait et agaçait, pendant sa première campagne Obama était prometteur et rassembleur.  Il incarnait tout l’espoir d’un pays épuisé et déçu par huit années de guerre et division, le tout comblé par la crise financière de 2007.

Tout comme nous en 2008, en 2012 vous en aviez eu assez du président sortant.  Vous avez pourtant choisi d’élire le produit pur du système.  Énarque et apparatchik expérimenté, François Hollande avait vécu les guerres fratricides du PS (et avec du recul, il paraît que sa meilleure vertu était peut-être qu’il y avait survécu). Peu importe, vous étiez prêts à accueillir un nouveau locataire l’Élysée.  Vous avez fait d’ailleurs peu de cas de son manque de charisme et dynamisme.

Malgré toutes leurs différences, Hollande et Obama partagent un point commun important.  Les deux ont réussi à décevoir leurs pays respectifs et les causes de la déception sont les mêmes. Et sur Hollande et sur Obama on projetait tous les espoirs frustrés qui s’étaient accumulés pendant le mandat précédent.  En 2008, les Américains regardaient Obama et n’y voyaient que ce qu’ils voulaient.  C’était un cas de narcissisme en masse et vous n’en aviez rien appris en 2012. Et en France et aux USA, on s’attendait à ce qu’un messie vienne nous sauver, mais on n’a malheureusement élu qu’un être humain.