lundi 1 avril 2013

A propos de ce blog



Ce blog ne traite pas des relations diplomatiques et militaires entre les États-Unis et la France.  Il y a bien d’autres écrivains beaucoup mieux placés que moi pour vous en parler.  Dans mes articles il s’agit plutôt d’une relation qui ne dit pas son nom, c’est-à-dire, quels sont les changements sociaux et économiques vécus et aux USA et en France, le plus souvent à l’insu du Français et Américain moyens ?

Par exemple, s’agissant du chômage en masse, le monde entier a été touché par la crise de 2007, bien sûr.  Ni les États-Unis ni la France ne s’en sont sortis, paraît-il.  Selon les chiffres, la France est en pleine récession alors que les USA semblent avoir tiré leur épingle du jeu avec un taux de chômage de seulement ( ! ) 8 %.  La vérité est pourtant un peu plus compliquée.  Dans un premier temps, ce sont les Américains les plus aisés qui ont le plus bénéficié de la manne économique.  La classe moyenne (la chouchoute de la classe politique, au moins dans les discours de campagne) a été dévastée par le chômage à long terme et la précarité qui en est la conséquence.  Le secteur manufacturier est disparu. Ce qui reste sont des postes dans la grande distribution aux salaires dérisoires par rapport à ce que la fameuse classe
« moyenne » gagnait autrefois.  Les Américains ont beau chercher de l’abri dans la fonction publique - cette dernière est la victime progressive de l’étranglement budgétaire.

Voilà un portrait que vous devriez reconnaître.

En tout état de cause, s’il existe des similitudes entre vous et nous, on se doit aussi de reconnaître nos grandes différences.  En matière de chômage, vous avez vos fameuses charges sociales et un taux de fiscalité qui nous font froid dans le dos - sauf qu’en Allemagne le coût de travail est au moins au niveau du vôtre.  Aux USA il faut signaler que nous baissons les taxes à tout va sans pour autant parvenir à faire revenir nos usines. 

C’est donc clair que nos différences et similitudes sont intimement liées et ce n’est pas toujours réconfortant d’en faire l’analyse. 

Je reste convaincu que de tous les pays du monde, y compris la Grande Bretagne, l’exemple de la France offre les leçons les plus valables pour nous sur le plan social et économique.  Evidemment, si j’écris en français, je dois croire que les USA offrent, eux aussi, des points d’intérêt pour vous (permettez-moi de saluer d'avance votre esprit d’ouverture).

Les Américains se divisent en deux camps : la majorité, convaincue de la supériorité du modèle libéral, méprise la France et l’État-providence.  La minorité, diplômée et résidant dans les villes de la côte Est ou Ouest, idéalise la France.  Mais les bobos (version américaine) qui aiment la douce France ne tiennent pas compte des changements qui bouleversent votre pays (et sont contents d’ignorer les problèmes de l’Amérique profonde).  Est-ce que les bobos de votre pays prennent conscience des souffrances des couches populaires qui, se trouvant précarisées, marginalisées, recourent de plus en plus au
populisme ?

Toujours des comparaisons à faire...